A quel moment précis ai-je vraiment décidé de

A quel moment précis ai-je vraiment décidé de prendre ma vie en main ?

Quel est le déclic qui m'a fait réagir ?

Je ne saurais dire exactement......je crois que c'est un enchaînement d'événnements, de rencontres comme des pièces de puzzle qui trouvent, tout à coup leur place.....

J'ai longtemps cru être quelqu'un qui n'avait pas de chance, c'est aussi ce que l'on me répétait et que j'ai fini par croire, je suis bipolaire et je le vivais très mal, tout ce qui m'arrivait en bien ou en mal était de la faute de la maladie, je subissais les phases maniacs et dépressives sans pouvoir réagir, j'étais tellement désespérée et seule dans mon mal être, enfin c'est ce que je pensais parce que mon mari était lui aussi désespéré de son côté de me voir ainsi...., je pensais que seule la mort pourrait mettre fin à ma souffrance.....

Désolée de casser l'ambiance mais c'était la réalité, ceux qui connaissent cette maladie comprendront sûrement ce sentiment d'épuisement à chercher le bien être, à  vouloir être juste "normal"......

Mais là n'est pas le sujet véritable, j'en parle parce que je considérais cette maladie comme une faiblesse, un handycap, je ne l'acceptais pas et à partir du moment où je fuyais cette partie de moi-même je ne faisais qu'agraver la situation. Je devais accepter cette faiblesse et m'en servir comme force pour avancer.... Vous allez trouver ça sûrement complètement fou mais c'est pourtant ma vérité, on est tous fait de faiblesse et de force, c'est une question d'équilibre et c'est en acceptant nos faiblesses que nous devenons forts...

Une question que l'on me posait souvent et à laquelle d'ailleurs je n'arrivais pas à répondre était "qu'est ce que tu aimes faire dans la vie, quelles sont tes passions ?". Je devais prendre une feuille et les lister, écrire tout ce qui me passait par la tête et plus j'essayais moins j'y arrivais, le trou noir, c'était pas possible je me disais, tu aimes faire certaines choses pourtant.....et rien ne venait, j'étais complètement paniquée devant cette feuille blanche, j'avais l'impression de me noyer, de partir à la dérive, rien pour me raccrocher.....

Et puis je me suis dit, ce n'est pas grave, je vais essayer de découvrir par moi-même ce que j'aime faire et la meilleur façon de trouver c'est de tester....

Je prenais beaucoup de médicaments à ce moment là ce qui expliquait l'état de mon cerveau légèrement endormi, mais ce qui est super intéressant c'est que je me suis donné le temps de me poser les bonnes questions, je me suis "écoutée", je n'ai pas fait les choses en fonction des autres mais bien en accord avec moi-même et en m'autorisant de changer d'avis au cas où.

Et c'est donc pour cette raison que j'ai trouvé le courage de rentrer dans une salle de sport en gardant en mémoire que si ça ne me plaisait pas, ce n'était pas grave j'essayerais autre chose, comme font les enfants d'ailleurs, donc pas de pression inutile... Et là, je me suis retrouvée face à des appareils de musculation, j'ai eu l'impression que quelque chose se réveillait en moi... c'est vrai que la musculation m'a toujours plus ou moins fasciné mais je n'avais jamais osé franchir le pas de peur d'affronter le regard des autres, pour faire plus simple je me refusais le droit de  me faire plaisir à cause des gens...raisonnement complètement idiot, d'un coup je me donnais une importance immense en pensant que le monde allait s'arrêter de tourner parce que moi, j'avais décidé de faire telle chose ! Vu sous cet angle, c'est vrai que ça change tout...

Et c'est comme ça qu'en prenant la décision de faire de la musculation, j'ai commencé petit à petit à assumer mes choix, à prendre mes responsabilités, à prendre une nouvelle direction......

Bonne journée

Noah